Gustave CARDE

(23 mai 1910 - 22 octobre 1969)

Gustave Carde est à la base un jeune menuisier. Après plusieurs emplacements son usine s'installe au 16 quai Deschamps sur l'emplacement de la caserne des pompiers. L'établissement s'appelle "Au pont de Bordeaux", il travaillle le bois, et notamment des bureaux d'écoliers (image d'épinal) puis des cuves et foudres En 1893 il est décidé de construire la gare de l'Etat à l'emplacement de l'entreprise.

Puis Carde se lance sur le créneau de la voiture de tramway de Bordeaux au Vigean. Carde crée une succursale à Saragosse. Le bois est le matériau de base. L'ébénisterie produite est splendide. L'entreprise se lance dans la charpente métallique. La fin du siècle est florissante pour l'entreprise.

En 1899 elle devient "Gustave Carde & Fils et Cie" elle emploie une centaine d'ouvrier et édifie plusieurs pavillons de l'Exposition Universelle de 1900 à Paris et toute sa décoration. Elle s'intéresse aussi à l'automobile. En 1913, il ouvre une filiale à Paris avec des ateliers supplémentaires.

Il réalise ou modifie du matériel pour les grands réseaux et les compagnies secondaires. Pendant la guerre de 14-18, il fabrique des véhicules routiers et ferroviaires, et aussi des cuves et baraquements. Mais aussi le fameux obus VB qui peut être d'un calibre supérieur à celui de l'arme utilisé. La main d'œuvre est féminine en raison de la guerre. L'entreprise crée des entreprises annexes.

Elle reçoit des commandes de matériel ferroviaire, mais elle est surchargée, malgré l'embauche de travailleurs espagnols. On dit aujour'dhui que Carde a construit des avions. En 1918 Le ministre de la guerre en commande plus de 200 mais le temps que l'entreprise s'adapte l'armistice est déclarée, Carde n'aura fabriqué qu'une dizaine d'avions qui ne laisseront pas de traces. En mars 1918 l'entreprise devient une Société Anonyme, mutation due a des difficultées de trésoreries consécutives à la guerre.

CARDE co-fonde la CIMT, puis fabrique 56 voitures Etat. En 1920/1922 il y a de nouvelles filiales, puis il se lance dans la carrosserie automobile, il s'allie avec Ford pour inventer le système Fregoli de carrosserie modulable par l'utilisateur selon ses besoins utilitaires. La production journalière est de 10 camionnettes et 10 camions. En 1924 Carde perd de l'argent suite à la faillite d'un client, et se retrouve en difficulté. Mais le commerce du bois et la construction de maisons en bois au mobilier cossu sauve l'entreprise.

L'atelier de Bordeaux-Passerelle pâtit du départ de Ford, avec un stock de carrosseries en trop. Carde cherche des solutions, puis la construction de voiture reprend. Il construit 33 grues pour le port de Bordeaux. Après un nouvel incendie il vend un domaine avec château en Dordogne pour redresser la trésorerie. En 1929 Carde double son chiffre d'affaire. Au terme d'engagement de non construction de matériel ferroviaire lors de la fusion avec la CIMT il reprend la construction d'autorails en 1930.

En 1931 un client parisien fait faillite en laissant 3.000.000 d'impayés. Carde supprime des activités entières. Il faut emprunter 4.000.000. Paul Carde meurt en 1934; Gustave et Maurice Carde, ses fils, prennent la suite avec un collaborateur. Les maisons Carde évoluent, prennent un étage avec RDC en dur. Carde s'oriente dans la carrosserie tout acier (membrures comprises) et en 1934 applique la structure métalliques, 5 autorails de Dion sont équipés ainsi (exemplaire de Guîtres). 1936 est une année de reprise, qui connaît des mouvement sociaux et les ouvriers sont moins de 200 et une assemblée générale décide la dissolution de l'entreprise.

Mais en 1938 une nouvelle Sté Carde est remontée par Gustave Carde. Les affaires reprennent avec des commandes d'autobus Citroën et Panhard, et les Chemins de Fer Economiques de la Gironde et des Landes. Maurice Carde est tué à la guerre, Gustave est fait prisonnier. En 1940 la RAF vise le port de Bordeaux et atteint les ateliers et le stock.

En 1941 le capital est augmenté, et les fils Carde rachètent les terrain du 64 rue G. Carde. L'entreprise travaille au rééquipement de la SNCF. En 1952 Carde remporte des marchés dans l'immobilier. Les "30 glorieuses" ne sont pas brillantes pour Carde. La SNCF élimine l'entreprise des ses fournisseurs.

En 1957 le chiffre augmente, grâce au "wagonnage". Il a comme client de nombreuses société dont : L'Air Liquide, Algéco, CF du Nord, Gaz de France, St Gobain, SATI, SGTL, Simotra, Total et le Service des Essences de l'Armée. En 1959 Carde se diversifie dans les carburants, mais par un partenariat qui ne durera pas. En 1962, incendie détruisant l'atelier et les commandes. Carde emprunte, ce qui plombe l'activité. 1964, le volume de commande redécolle grâce au ferroviaire, dont la restauration de 24 autorails corses qui dure plusieurs mois. En 1969, c'est la mort de Carde.

En 1978-1979 les Ets Carde réalise des cabanons préfabriqués pour l'armée. Il se lance dans la menuiserie en aluminium. Les difficultés persistent. L'activité poids lourds subit les alliances de grands constructeurs. Carde récupère le carrossier Viguié à Bordeaux, puis une entreprise de construction immobilière. 1973 les ventes progressent, mais survient la crise pétrolière. Malgré de gros chantiers de construction, les marges trop faibles et les délais de paiement, Carde se laisse reprendre par une entreprise de La Rochelle qui peu après coulera l'entreprise et vendra ses terrains.

Gustave Carde est aussi le nom de son grand-père.

Merci à Alain Cassagnau pour ces informations

33 - Bordeaux

Accueil
Personnages