Louis Charles de FREYCINET
(14 novembre 1828 Foix - 14 mai 1923 Paris)
Né le 14 novembre 1828
à Foix (Ariège), mort le 14 mai 1923 à Paris. Charles de FREYCINET est le fils
de Casimir de SAULCES de FREYCINET, contrôleur de la comptabilité des impôts
indirects dans le Tarn et Garonne, originaire d'une famille protestante du Dauphiné,
et de Mme née Anne Nancy MALET. L'un de ses oncles, Louis-Claude de SAULCES
de FREYCINET (1779-1842) fut officier de marine, membre du bureau des longitudes,
membre correspondant (1813) puis membre (1826) de l'Académie des sciences et
grand géographe. Un autre oncle, Louis-Henri de SAULCES de FREYCINET (1777-1840)
officier de marine devenu gouverneur de l'Ile Bourbon (1920) puis de la Guyane,
fut créé baron (1827) avant de devenir amiral. Une soeur de Louis-Charles, Maria
Elisa de SAULCES de FREYCINET épousa Ernest de SELVES et fut la mère de Justin
de SELVES (1848-1934), avocat et bâtonnier à Montauban qui devint préfet de
plusieurs départements (1880-1890) puis préfet de la Seine, président du Sénat,
ministre des Affaires étrangères et de l'Intérieur. Protestant, Charles de FREYCINET
épousa Laurence BOSC, protestante originaire de Bordeaux, dont il eut une fille,
Cécile. Il est décédé le 14 mai 1923 à Paris.
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Biographie express :
1846 Il entre à l’Ecole polytechnique.
1848 - 1852 Il étudie à l’Ecole des Mines. Il est ingénieur du Corps des Mines.
1855 Chef d’exploitation à la Compagnie de chemin de fer du Midi.
1865 Ingénieur en chef des Mines.
1871 Préfet du Tarn-et-Garonne.
1876 - 1920 Sénateur de la Seine.
13 décembre 1877 - 28 décembre 1879 Ministre des Travaux Publics. Il lance son
plan de développement des chemins de fer et des voies navigables.
1879 - 1880 Président du Conseil et Ministre des affaires étrangères.
1882 Président du Conseil.
1882 Membre de l’Académie des sciences.
3 avril 1888 - 17 mars 1890 Ministre de la guerre.
1890 Membre de l’Académie française.
17 mars 1890 - 27 février 1892 Président du Conseil et Ministre de la guerre.
27 février 1892 - 11 janvier 1893 Ministre de la guerre.
1er novembre 1898 - 6 mai 1899 Ministre de la guerre.
29 octobre 1915 - 12 décembre 1916 Ministre d’Etat.
Participation dans les grands projets suivants : Canal de l'Est (1887), Canal
de l'Oise à l'Aisne (1890 )
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Biographie
détaillée :
Elève au lycée de Cahors, élève à l'Ecole polytechnique,
promotion 1846 ; sorti dans le corps des mines. Envoyé en mission par le gouvernement
en mars 1848 en Dordogne et en Gironde, il entre à l'Ecole des mines en août
1848 et en sort en 1852.
Ingénieur des mines à l'arrondissement minéralogique de Mont de Marsan (où il
étudie avec Crouzet le bassin géologique de l'Adour) puis à Chartres (1854)
et à Bordeaux (1855). Attaché
à l'arrondissement minéralogique de Bordeaux et au contrôle des chemins de fer
du Midi, il entra néanmoins en 1858 au service de la Compagnie des chemins de
fer du Midi. Il quitta cette société en 1862 pour revenir dans son corps d'origine.
De Boureuille lui proposa alors de surveiller en Angleterre la fabrication des
rails destinés au Mexique, dans le Yorkshire, près de Newcastle ; il devait
enquêter en même temps sur le travail des enfants en Angleterre.
Chef d'exploitation de la Compagnie des Chemins de fer du Midi (1856-1861).
Pendant cette période, il publie un Traité de mécanique rationnelle et un autre
sur "Des pentes économiques en chemins de fer". De retour dans l'Administration
de l'Etat en 1861. Ingénieur de 1ère classe (11/4/1864), puis Ingénieur en chef
des mines (28/10/1865).
Envoyé en mission pour étudier le travail des enfants en Angleterre (1863-1867)
et chargé dans la même période de diverses missions sur la salubrité industrielle
(Prusse, Rhénanie, Belgique), sur l'industrie métallurgique (Suède). Le rapport
sur le travail des femmes et des enfants en Angleterre reçoit un prix de l'Académie
des sciences morales (1869).
Il publie en 1870 des rapports sur l'assainissement des villes. Promu officier
de la Légion d'honneur (8/8/1870).
Préfet du Tarn et Garonne à Montauban du 6/9/1870 au 7/10/1870, nommé par son
ami Gambetta. Démissionne pour rejoindre Gambetta à Tours. Celui-ci le nomme
délégué au département de la guerre (10/10/1870-9/2/1871).
En congé du corps des mines, il dirige une forge et un haut-fourneau qu'il a
acquis dans les Landes (1872-1876). Conseiller général du Tarn et Garonne (élu
en 1867, canton de Nègrepelisse).
Sénateur de la Seine de 1876 à 1920. Il est constamment réélu sénateur, souvent
dans plusieurs départements (en 1882 élu le même jour dans l'Ariège, le Tarn
et Garonne, l'Inde française et la Seine, il conserve la Seine).
Rapporteur de la loi sur la réorganisation de l'armée (novembre 1876).
Ministre des Travaux publics du 13 décembre 1877 au 28 décembre 1879, dans
les cabinets Dufaure et Waddington, il a lancé un fameux plan de développement
des voies ferrées et des voies navigables (1878). Ce plan ouvrit la voie à des
discussions tarifaires avec les compagnies, et permit d'aboutir aux conventions
de 1883 stipulant que le gouvernement accordait sa garantie aux compagnies pour
l'achèvement du réseau ferroviaire. Charles de Freycinet a été plusieurs fois
président du Conseil et a acquis, à ce moment, une solide réputation d'habile
manoeuvrier. La Chambre lui vote 350
millions de crédits le 7/3/1878, qu'il affecte essentiellement aux développements
portuaires. Il obtient en janvier 1879 un décret de Mac Mahon sur la réorganisation
des voies navigables et ferroviaires. Il réforme la législation minière (février
1879).
Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères du 28 décembre 1879
au 23 septembre 1880. Son gouvernement tombe sur la question des congrégations
religieuses, notamment des jésuites (à cause de l'attitude anti-cléricale de
Jules Ferry). Lorsqu'il
venait de démissionner de ses fonctions de président du conseil, il fut il fut
chargé en qualité d'ingénieur en chef d'une mission d'étude sur l'exploitation
des chemins de fer en France et à l'étranger.
Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères du 30 janvier au 7
août 1882. C'est l'époque où il fait l'erreur de ne pas associer la flotte française
à la flotte britannique pour bombarder Alexandrie, ce qui a conduit à l'abandon
de l'influence française en Egypte.
Ministre des Affaires étrangères du 6 avril 1885 au 7 janvier 1886.
Inspecteur général de 1ere classe des mines en mars 1886.
Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères du 7 janvier au 11
décembre 1886.
Candidat à la Présidence de la République en 1887 après la démission de Jules
Grévy, il se retire face à Sadi Carnot qui est élu. Ministre de la Guerre du
3 avril 1888 au 17 mars 1890. Président du Conseil et Ministre de la Guerre
du 17 mars 1890 au 27 février 1892. Il eut à faire face à l'agitation ouvrière
(Fourmies). Il tomba à nouveau sur la question religieuse.
Ministre de la Guerre du 27 février 1892 au 11 janvier 1893 (éliminé du gouvernement
à cause de la question de Panama).
Ministre de la Guerre du 1er novembre 1898 au 6 mai 1899.
Ministre d'Etat du 29 octobre 1915 au 12 décembre 1916.
Membre de l'Académie des sciences (1882, division des académiciens libres).
Membre de l'Académie française (11/12/1890).
Il mourait
à Paris le 14 mai 1923, dans sa 95e année.
Comme il occupait à l'Académie française, depuis 1891, le fauteuil d'Emile Augier,
son éloge y fut prononcé le 11 février 1926. Son successeur, Emile Picard, concluait
ainsi : « Un homme n'a pas été mêlé pendant cinquante ans aux affaires de son
pays sans être en butte à bien des critiques. Mais quelque jugement que l'Histoire
prononce sur certains points de son oeuvre, le délégué de 1870 qui, en des circonstances
désespérées, réussit à organiser la défense nationale, le ministre de la guerre
qui mit notre armée au niveau de sa tâche nous apparaît dès aujourd'hui comme
ayant bien mérité de la Patrie. »
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Liens
http://www.fr.structurae.de
http://www.annales.org/archives/x/freycinet/freycinet2.html
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Charles Louis de FREYCINET
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